Il est de retour ! Le sujet brûlant est sur toutes les lèvres pour toutes les familles avec un enfant qui passera le Baccalauréat en 2025. Ils grandissent, ils vont peut-être quitter le domicile familial et passer ce cap important dans leur vie. En cette période cruciale pour l’orientation et l’entrée prochaine dans l’enseignement supérieur, on se penche sur les enjeux de Parcoursup à travers le regard de praticiens de l’éducation supérieure pour accompagner les candidats et leurs familles. Plateforme regroupant 23 000 formations cette année, elle est le passage (presque) obligé pour plus de 630 000 bacheliers et un peu plus de 900 000 candidats (reprise d’études, réorientation, etc.). Mise en fonctionnement en 2018 elle succède à Admission Post Bac. Source de craintes et canalisateur de l’orientation post Baccalauréat, les changements opérés avec la réforme du diplôme de Baccalauréat ou encore la crise sanitaire du Covid ont créé un environnement hostile à la mise en place et au développement de la plateforme. Dans ce contexte mouvant, il apparaît pertinent de se demander si Parcoursup est la meilleure solution pour le futur des candidats dans les études supérieures ?
Alimentant de nombreuses idées reçues, Parcoursup reste mal compris et même parfois une source de frustration voire de crainte parmi les familles. Il convient de s’interroger et de décrypter le rôle, la portée de la plateforme et savoir si elle conduira les élèves vers l’avenir dans les meilleures dispositions. Ensuite, nous explorerons plus en détails le fonctionnement et aspects positifs en décortiquant les mécanismes et éléments rassurants de Parcoursup. Enfin, pour mieux appréhender et se préparer dans les meilleures conditions, il est adéquat de partager quelques conseils pratiques afin d’aborder sereinement cette étape charnière de la vie des élèves.
Mauvaise perceptions et idées reçues vont bon train en cette période inéluctable de choix pour son avenir. Les informations (ou désinformations) fusent avec toujours plus d’impact avec les réseaux sociaux et la recherche de buzz. Parcoursup n’échappe pas à la règle et la plateforme est régulièrement pointée du doigt, redoutée, avant même de l’avoir pratiquée.
On entend souvent que l’un des soucis principaux est de devoir faire un choix. On comprendra que la connotation est négative voire contraignante. Le système de choix sur l’outil implique de faire une liste de vœux. C’est une réalité mais elle est fréquemment
accompagnée de croyances, notamment sur le fait que les vœux, qui sont au nombre de 10 (voire plus avec les formations en apprentissage), doivent être priorisés. Il est important de préciser que vous pouvez d’ores et déjà établir, à titre personnel, un classement en fonction de votre appétence pour un domaine ou un autre mais cela ne constitue en rien un critère de sélection pour un organisme de formation et donc pas un impératif pour l’étudiant. En d’autres termes, cela ne sera pas pris en compte par Parcoursup en tant que tel. Vous pourrez toutefois considérer l’onglet “préférence et autres projets” dans votre dossier Parcoursup.
Une autre croyance collective consiste à penser qu’il est obligatoire de s’inscrire sur Parcoursup. Ce n’est pas le cas! Il faut bien évidemment considérer l’aspect statistique et l’intérêt que représente un tel outil avec plus de 23 000 formations centralisées et disponibles. En d’autres termes, vous y trouverez la grande majorité des formations que vous recherchez. En outre, il convient de préciser que certains établissements d’enseignement supérieur comme écoles spécialisées & métiers, formation dans le médical, certaines écoles de commerce et d’ingénieur ont fait le choix de ne pas y figurer. Non pas qu’elles n’ont pu le faire mais par choix stratégique. Si vous avez la fibre internationale et que vous souhaitez étudier à l’étranger vous ne pourrez pas faire figurer ces choix sur Parcoursup car la plateforme ne couvre que l’offre nationale.
La transparence est aussi un sujet brûlant que l’on va décortiquer ensemble. Il a souvent été reproché à la plateforme d’utiliser un système opaque laissant peu ou pas de place à la compréhension des mécanismes de sélection. Les algorithmes sont souvent pointés du doigt ou dénoncés à cause d’un manque d’informations sur les critères de notation, ce qui exacerbe les tensions. L’outil est même épinglé pour être équitable seulement en surface. Il convient de préciser que Parcoursup est en évolution perpétuelle. Des modifications ont d’ores et déjà été opérées comme la mise en place d’une rubrique “Comprendre les critères d’analyse des candidatures” ou encore un travail a été engagé sur la préparation du projet d’études avec la possibilité d’accéder et de comparer les formations dès la classe de seconde. Aussi, les nouveautés de la session 2025 donnent des informations statistiques par formation et admis des années précédentes. On vous en reparle un peu plus loin.
Enfin, il peut arriver que vous vous retrouviez sans vœux validés ou non satisfait par les résultats. Il n’est pas nécessaire d’attendre l’année suivante avec le dispositif de Phase Complémentaire qui intervient entre fin juin et septembre de votre année de candidature. Cette dernière, vient en complément de la phase principale à destination de tous les candidats qui n’ont pas reçu d’offres. En somme, tout n’est pas fini et vous pouvez encore espérer obtenir un choix en ligne avec votre projet. On notera que cela constitue une deuxième chance, notamment pour ceux qui n’ont pas eu de validation en phase principale ou alors ceux qui ne se sont pas inscrits en temps et en heure ou encore qui n’ont pas validé leurs choix avant le 13 mars.
Après l’analyse de quelques idées reçues, il apparaît qu’elles sont le plus souvent infondées et uniquement alimentées par l’imaginaire collectif. Un minimum de recherches permet aisément de mieux cerner les enjeux et en comprendre le fonctionnement. Bien que la plateforme de Parcoursup ne soit pas parfaite, elle a évolué avec le temps et pris en considération les attentes des utilisateurs pour les accompagner au mieux. On peut maintenant s’interroger, à l’inverse, sur la qualité et efficacité même de Parcoursup et déterminer si la plateforme est un outil qui mène au succès des futurs étudiants.
Abordons les choses avec objectivité. Parcoursup n’est pas le chemin menant à un échec d’études futures certain mais bien un outil centralisant une très grande majorité de formations sur l’ensemble du territoire. Il faut l’aborder en tant que tel et c’est donc autant d’options pour les étudiants. Bien évidemment, le nombre de vœux pouvant être formulé est limité. D’ailleurs, auriez-vous vraiment envie de mettre 20, 30 ou encore plus de choix ? Avez-vous plus de 10 vœux en tête avant de démarrer la classe de terminale ? Cela reste très peu probable pour une grande majorité d’entre vous. L’heure est au bon sens et au choix. Vous allez devoir formuler dès le mois de janvier 10 vœux sans limites géographique sans que cela implique quelconque préférence ou priorisation de votre part (c’est le rôle de la section “préférence et autres projets”).
Il convient aussi de mettre en perspective ce nombre de 10 vœux et d’analyser ce que cela implique plus en détails car ce n’est pas de 10 choix uniques dont il s’agit réellement (attention les lycéens ont fait 13,5 vœux en moyenne en 2023, soit 0.6 vœux de plus par rapport à 2022). En effet, le premier point concerne les vœux en formation initiale, option la plus souvent choisie, et ceux en alternance. Bien que ne concernant pas tous les profils et souhaits des candidats, voilà une opportunité de doubler le nombre d’options. Les vœux multiples sont aussi une aubaine. Le concept est assez simple, avec un seul vœu vous pouvez faire un choix allant jusqu’à 20 sous-vœux parmi des formations regroupées par type, mention ou spécialité. A noter qu’un sou-vœu équivaut à une formation dans un établissement spécifique et qu’il n’y a pas d’obligation, ici non plus, de les classer par ordre de préférence.
Un sujet récurrent concerne la question de la stratégie dans les choix n’est pas fondée. La présentation de la structuration de la formulation des vœux met en exergue l’impossibilité de prioriser les vœux pour un candidat. La liste est limitée mais n’est pas un classement par ordre de préférence. Bien que des affinités particulières peuvent être mentionnées, l’idée de classement n’est pas à l’ordre du jour. Le sujet est plus la clarté et l’articulation des domaines d’études que la priorisation. Il faut aussi ajouter à cela le nombre de vœux en formation initiale et apprentissage ainsi que les sous-vœux. Il faut toutefois bien avoir des dates clefs du calendrier Parcoursup en tête et les dates du Baccalauréat.
Un autre élément central concerne le nombre de formations disponibles. En effet, il est en forte croissance (23 000 contre 21 000 en 2022). Comprenez ici que ce n’est pas un labyrinthe ou autre déversoir de formation entassées auquel on vous donne accès, il s’agit bien d’une opportunité. Parcoursup offre beaucoup plus que des listes de formations et permet de les comparer, dès la classe de seconde depuis peu, de les étudier, d’en comprendre le fonctionnement et ce de manière uniforme et harmonisée. Aussi, 93% des bacheliers ont eu au moins une affectation l’an dernier. Et ce de manière organisé et systématique. N’est pas là ce que l’on attend de Parcoursup ? Pour mettre cette donnée en perspective, nous pouvons rappeler que nous sommes bien loin des 92 licences qui ont effectué leur affectation par tirage au sort au travers de la plateforme Admission Post Bac en 2017.
Il convient également de mettre en lumière l’évolution de la transparence de Parcoursup. Avec un phénomène de massification et une croissance des inégalités liées à l’accès aux formations, le manque de transparence est pointé du doigt. Là aussi, des évolutions sont à noter. Chaque formation doit fournir les critères sur lesquels elle se base pour examiner les dossiers. De plus des outils sont mis à la disposition des étudiants pour les accompagner dans leurs choix comme le comparateur de formations, les fiches descriptives de l’offre proposée qui sont uniformisées pour avoir une approche similaire d’analyse et faciliter la comparaison des formations. Il convient de se pencher sur l’appréciation des utilisateurs pour mettre en exergue les avantages de Parcoursup. En effet, une série de tutoriels vidéo, l’assistance via les réseaux sociaux et même des sessions live & la possibilité de chatter en ligne sont autant d’outils disponibles pour accompagner les candidats. Respectivement les taux de satisfaction sont de 85%, 83% et 80%. On notera une progression générale de la satisfaction par rapport à l’an dernier (+13 points pour les sessions live & chats en ligne).
Enfin, l’élément central de la plateforme est le moteur de recherche. Il est la clef de voûte de Parcoursup et donc largement sollicité par les utilisateurs et il a bénéficié d’un rafraîchissement en 2023 pour la plus grande satisfaction des utilisateurs. Les résultats ne se font pas attendre avec une satisfaction l’an dernier de 75% quant à l’aide à la recherche de formation (hausse de 5 points par rapport à 2022) et 83% quant à la qualité des informations sur des formations déjà identifiées au préalable (hausse de 13 points par rapport à 2022).
Quelques petites nouveautés ont été annoncées pour 2025. La première rejoint l’idée de transparence et concerne le partage de statistiques de l’accès aux formations. Les informations sur les candidats admis sont maintenant accessibles (spécialités au lycée, niveau scolaire, etc.), ce qui vous permet de vous projeter et de voir quel type de formation serait le plus adapté pour votre profil. Ou encore quel profil avoir en fonction du type de formations visées. L’autre nouveauté de Parcoursup concerne les poursuites d’études et les débouchés. Des informations sur l’insertion dans les formations que vous visez. Enfin, les modalités d’examen des candidatures seront disponibles dans les fiches de formation. Idéal pour comprendre comment le choix des candidats est fait par les formations.
Notre passion est d’informer et de conseiller les étudiants. Chez My Student Hub, on prodigue de nombreux conseils et Parcoursup n’échappe pas à la règle. On vous donne 5 conseils pratiques pour aborder sereinement le calendrier Parcoursup
Bien que vous puissiez établir une liste de 10 vœux (ou plus pour certaines formations en apprentissage), il est important de noter que Parcoursup ne demande pas de les classer. Priorisez-les selon vos préférences personnelles, mais sachez que ce classement n’influencera pas la sélection des établissements.
Parcoursup propose une section “Comprendre les critères d’analyse des candidatures” où chaque formation explique ses critères de sélection. Prenez le temps de lire ces critères pour mieux comprendre comment chaque formation examine les dossiers.
Utilisez les outils et ressources offerts par Parcoursup, comme les tutoriels, le comparateur de formations, les sessions live, et le support en ligne. Ces outils sont pensés pour vous aider à faire des choix informés et à naviguer dans la plateforme.
Si aucun de vos vœux initiaux n’est accepté, la Phase Complémentaire entre fin juin et septembre offre une seconde chance d’obtenir une place. C’est une opportunité précieuse si vous n’avez pas eu d’affectation lors de la phase principale.
Le processus Parcoursup suit un calendrier strict avec des dates clés pour la soumission des vœux, la finalisation des dossiers, et les réponses des établissements. Prenez le temps de vous familiariser avec ces dates et commencez à préparer vos dossiers dès que possible pour mieux gérer le stress. Planifier à l’avance permet de mieux réfléchir à vos choix et de rassembler les pièces nécessaires, comme les lettres de motivation ou les justificatifs d’activités extrascolaires.
Il apparaît que les enjeux de Parcoursup sont parfois mis à mal et que la plupart des idées reçues ne sont pas fondées. Pire encore, elles induisent en erreur les familles et candidats qui abordent la plateforme avec des aprioris comme la sélectivité, l’obligation de prioriser ses choix ou encore qu’il soit obligatoire d’uniquement passer par la plateforme. Une approche purement statistique serait positive pour accompagner la réflexion. L’approche centralisée, flexible ou encore transparente et non obligatoire plaide en faveur d’un outil plus juste et rassurant pour les différentes parties prenantes. D’ailleurs différentes astuces et une anticipation dans la préparation peuvent conduire à démystifier des croyances établies et faire de Parcoursup un outil voire un allié et optimiser les chances des élèves pour leur entrée dans le monde de l’enseignement supérieur. Aussi, une approche dynamique depuis la mise en place de Parcoursup en 2018 peut apporter un complément à la vision de praticiens. La question de l’orientation post Bac n’est donc pas tant la question de l’outil Parcoursup mais la question de la compréhension et maîtrise de l’outil.